goodkarma
 
 
 
  Various artists  
Monsieur Gainsbourg revisited
(Barclay/Universal)

Quinze ans après sa mort, le génialissime Serge Gainsbourg (facile à dire mais tellement vrai) est plus que jamais en haut de l'affiche, jusqu'à l'overdose. Comment arriveront-ils à en faire plus pour l'anniversaire des vingt ans de sa disparition ? 2006 aura en tout cas vu paraître une multitude d'ouvrages et de disques dont cette compilation. Dans les tuyaux depuis de nombreuses années, il ne fallait pas plus qu'une conjoncture entre renouveau rock et commémoration pour la mettre sur le marché. Ainsi Franz Ferdinand s'acoquine avec une certaine Jane B. pour reprendre façon rock Sorry angel. Même si le morceau n'est pas d'anthologie, il faut reconnaître son efficacité. Jarvis Cocker et Kid Loco s'attellent au délicat Je suis venu te dire que je m'en vais et s'en sort avec les honneurs. Il faudra par contre m'expliquer la double présence de l'insupportable Brian Molko, une fois avec son groupe pour une pauvre Ballade de Melody Nelson, passe encore. Mais l'entendre au beau milieu d'un duo rêvé entre François Hardy et Faultline, la faute de goût est plus qu'évidente, malgré tout le Requiem pour un con lui va finalement comme un gant. Les bonnes surprises se faisant rares on se satisfera de Au revoir Emmanuelle de Tricky, de Lola R. for ever de Marianne Faithfull et Sly And Robbie (déjà présent sur le morceau original) et de Boy toy de Marc Almond et Trash Palace. Mais bien heureusement une vraie perle existe sur cette compilation et nous la devont au vaillant Michael Stipe de R.E.M. Sa magnifique et peu évidente reprise de L'hôtel particulier de Melody Nelson vaut aussi bien par son choix pertinent que par son interprétation émouvante et sensible. Qu'il en soit remercié, grâce à lui le grand Serge peut reposer en paix.

Posté le 08/03/2006
Monsieur Gainsbourg revisited

Compilation
Monsieur Gainsbourg revisited
2006

 
  Emilie Simon  
Végétal
(Barclay/Universal)

Auréolée de sa récente Victoire de la musique, Emilie Simon est désormais reconnue par le grand public aux côtés d'une Camille ou d'une Anaïs au vent en poupe. Pourtant les comparaisons s'arrêtent là et n'auraient même jamais dû débuter. Chez Emilie Simon, il n'y a pas de place aux bidouillages vocaux et à l'humour revendiqué. Ancienne élève de l'IRCAM oblige, la production et la recherche sonore sont au centre de tout. Pourtant rien n'existerait sans ses chansons de solide composition et son chant si particulier. Sa voix enfantine s'adapte en effet aussi bien à des balades entourées de cordes qu'à des comptines electo-rock aux paroles elles aussi soignées. Un univers tout personnel qui prouve une fois de plus qu'Emilie Simon est bel et bien une artiste qui compte plus qu'on ne le pense dans le paysage musical français.

Posté le 11/04/2006
Végétal

Album
Végétal
2006

 
  The Noisettes  
What's the time Mr. Wolf ?
(Barclay/Universal)

Le rock, le rock, le rock… À croire que tous les amateurs actuels de musique et suiveurs de tendances n’ont que ce mot à la bouche. En découle un flot incessant de nouveautés qui sentent le réchauffé et dont les interprètes ont bien sûr puisé leurs influences « dans le punk et la new wave ». Pourtant, il arrive parfois que quelques perles rares émergent, nous démontrant qu’à force de vouloir le ressusciter, le rock n’est pas si mort que ça. Ainsi, le trio londonien The Noisettes le prouve avec un album qui sort des sentiers battus en alimentant sa solide base garage par du folk, du blues ou de la soul, notamment grâce aux talents de sa chanteuse / bassiste Shingai Shoniwa. Un excellent album composé de chansons à tiroir réservant son lot d’étonnements. Un peu à la manière de ce que savent faire The Flamings Lips ou Hot Hot Heat à leur manière. Certainement l’une des surprises du mois.

Posté le 13/03/2007
What's the time Mr. Wolf ?

Album
What's the time Mr. Wolf ?
2007

 
  Emilie Simon  
L'Olympia
(Barclay/Universal)

Tout fraîchement auréolée de sa troisième Victoire de la musique en trois nominations, Émilie Simon nous régale une nouvelle fois de ses talents sur ce live enregistré à l’Olympia en 2006. On y retrouve ainsi l’intégralité du concert, soit vingt et une chansons survolant ses trois albums (dont la B.O. de La marche de l’empereur). En concert, l’esprit des albums est respecté : expérimentations tous azimuts et voix fragile parfois même délicieusement fausse dans ses plus hautes envolées. Alors oui, Émilie Simon n’a pas la voix de Céline Dion, mais sa musique y colle si bien qu’elle ne refuse aucune folie sonore de son acolyte de l’IRCAM, Cyril Birssot ni même l’accompagnement du quatuor de cordes Sine Qua Non. Un premier live qui confirme, s’il fallait encore le faire, que la Montpelliéraine se fait de plus en plus indispensable dans le paysage musical français

Posté le 13/03/2007
L'Olympia

Album
L'Olympia
2007

 
  Björk  
Volta
(Barclay/Universal)

Voilà maintenant deux ans qu’on attendait des nouvelles de l’Islandaise la plus célèbre de l’histoire de la pop. Il faut dire que depuis 2001, Vespertine, Medùlla et l’expérimentation Drawing restraint 9 avaient troublé les fans, voire même déçu certains par leur côté introspectif vite lassant. On attendait donc beaucoup de ce Volta placé en apparence sous le signe de la world music de par son casting regroupant Konono N°1, Toumani Diabaté ou Min Xiao-Fen. On se prenait même à rêver au grand retour de la Björk époque Sainte Trinité Debut / Post / Homogenic. Mark Bell producteur de ce dernier faisait même son retour à la production de quelques morceaux, tandis que Timbaland venait promener ses beats tordus mais prometteurs dans l’univers si spécial de la chanteuse. Mais à trop vouloir réunir du beau monde sans affinités, on obtient une mayonnaise qui ne monte pas et même Antony Hegarty n’arrive pas à rattraper la sauce sur des chansons ennuyeuses comme la mort. Ne parlons pas de Mark Bell qui livre avec Declare independance une redite pure est simple de Pluto avec un plagiat total des beats du Daft Punk façon Rollin’ & scratchin’ circa 1995. Reste un Innocence où Timbaland montre furtivement son talent. On retiendra donc de Volta une nouvelle grande déception : trop de vocalises inutiles, trop d’hétérogénéité, pas assez de mélodies simples mais accrocheuses. Rendez-vous au prochain album pour la renaissance d’une chanteuse qui vaut mieux que ça. Ou pour sa mort artistique définitive.

Posté le 10/05/2007
Volta

Album
Volta
2007

 
© Jean-Sébastien Zanchi