L’année dernière Dave Gahan sortait son premier album solo, Paper monsters, après plus de vingt ans passés à la tête de Depeche Mode. Même si le groupe n’a pas splitté, cet album lui a permis de s’affirmer comme un vrai compositeur (il n’avait jamais rien composé pour le groupe) en plus de sa charismatique faculté de chant. Ce DVD est donc le témoignage de cette évolution sur scène où le chanteur ne faillit pas à sa renommée de showman hors du commun. Datant du cinq juillet dernier à l’Olympia, cette performance est sûrement la plus rock’n’roll jamais enregistrée par Gahan. Aux placards les synthés de Depeche Mode, sortez les guitares, basses et batteries. Une formation qui lui réussit plutôt bien et lui permet même de nous montrer ses talents d’harmoniciste. Autant dire une révolution ! Pour les inconditionnels de l’artiste, ce dernier se paye même des reprises de luxe de son groupe dans des version survoltées (A question of time, I feel you, Never let me down again et bien d’autres). On s’aperçoit alors que le public en est friand. D’une réalisation léchée, ce DVD contient quelques bonus dont un mini documentaire sur les coulisses de l’album et de la tournée. Un seul regret tout de même, le petit set acoustique réalisé habituellement à la fin de son concert n’y figure pas. Dommage car les versions de Policy of truth ou encore Enjoy the silence étaient réellement magnifiques.

Quatorze ans après Counterfeit EP, le compositeur de Depeche Mode refait une apparition solo composée encore une fois exclusivement de reprises. Iggy Pop, David Bowie, Brian Eno, Nick Cave, Kurt Weill, Nico, Lou Reed ou encore John Lennon reçoivent ici un bel hommage d’un homme qui depuis plus de vingt ans suit leur route de songwriter acharné. Pas de titres enblématiques dans cet album, mais plutôt des chansons méconnues et des faces B. Les arrangements souvent pertinents se situent dans une veine electro pop (mis a part la version piano/cordes du morceau de Kurt Weill) qui leur va comme un gant . Une sorte de récréation pour l’artiste en forme d’exercice de style, la classe en plus.

Après Martin Gore (compositeur de Depeche Mode et auteur d’un récent album de reprises), le chanteur franchit le pas et publie son premier album solo entièrement écrit par lui-même. Première surprise, ses compositions tiennent vraiment la route, ce dont on pouvait douter car l’homme n’a jamais écrit une seule ligne des dix albums du groupe. Cet opus prend donc la forme d’un exutoire après les excès des années 90 : toxicomanie, overdoses et tentative de suicide qui l’ont conduit jusqu’à une mort clinique. Dave Gahan revient donc de très loin, cet album ayant joué un rôle essentiel lors de sa désintoxication. On y retrouve des influences chères à l’auteur, de Bowie à Iggy Pop en passant par Lou Reed, le tout prenant la forme de titres mélangeant pop, rock, electro ou encore folk. Des chansons simples, généreuses, apaisées qui plairont à d’autres que les seuls fans de Depeche Mode. A 41 ans, un vrai auteur est né.