Il aura fallu attendre 1999 et seize ans de métier pour que The Flaming Lips pondent le premier chef d'œuvre de leur carrière avec The soft bulletin, parfait manuel de la pop en clair obscur. Si son successeur Yoshimi battles the pink robots paru en 2002, n'était pas aussi réussi, de nombreux groupes s'en serait pourtant bien contenté. Quatre ans plus tard, les Lips fourbissent à nouveau leurs armes et livrent tout simplement leur second chef d'œuvre. At war with the mystics constitue la collusion parfaite de quarante ans de musique anglo-saxonne. Même si les chansons filent dans tous les sens, l'homogénéité est préservée et de quelle manière. La production irréprochable de l'indispensable Dave Fridmann fait se rencontrer Pink Floyd, Queen, The Beach Boys et Prince dans un même studio. Les détails fourmillent et tombent pourtant sous le sens, nous faisant presque croire que tout cela est facile tellement chaque note paraît évidente. Le genre de disque qui nous fait dire qu'on aimerait embrasser encore longtemps ces lèvres flamboyantes, garanties sans collagène.