On dirait Nino
(Universal)
Le marché du disque étant ce qu'il est en ce moment, les maisons de disques peu aventureuses misent leur va-tout sur ce qu'elles considèrent comme des valeurs sûres. Universal, par exemple, outre le fait d'éditer tout ce qui touche à la Star Ac' qui lui permet un retour sur investissement des plus rapides, emploie également des chefs de produits aux idées brillantes. Dernière en date : sortir une compilation de reprises de chansons de Nino Ferrer, presque sept ans après sa disparition, initiée par le musicien Hervé Paul. Le problème avec ce genre de disque est toujours le même, à savoir l'obtention d'un résultat plus qu'inégal. Surtout que les chansons de Ferrer supportent mal une interprétation hasardeuse. Ce n'est donc pas un hasard si les artistes qui sortent du lot sont certainement les plus intéressants dans leurs carrières respectives. Aux oubliettes donc J.P. Nataf (ex-Innocents), M (quand sortira-t-il de son registre falsetto-funky ?), Cali (qui a dû confondre Nino Ferrer avec Léo Ferré), Tété (qui se prend pour le Keziah Jones français) ou La Grande Sophie (sauf si vous aimez le rock FM sur-formaté). Honneur alors à Bashung (pour un Sud qui lui va si bien), Miossec (Chanson pour Nathalie), Fabio Viscogliosi (déjà vu aux cotés des Married Monk), Daniel Darc (Rondeau), Autour De Lucie (La rua Madureira) et enfin l'inénarrable Arno (son blues électrique sur Mirza) qui a au moins le mérite d'être clair dans les notes de pochette. À la question "Pourquoi avoir participé à ce projet ?", il répondra simplement : "Pour l'argent".
Posté le 09/05/2005 |